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Comment éviter un trou de mémoire lors d'une présentation

Un trou de mémoire est une perte soudaine et temporaire de la capacité à se souvenir ou à exprimer des informations.

 

Il arrive dans le top 5 des plus gros stress de l'orateur. Et si j'oublie mon texte ?

 

Ne pas se souvenir de la suite de son discours ou de sa présentation est chose courante et plutôt normale. Rares sont les orateurs qui n'y ont pas été confrontés.

 

Ce qui différencie les professionnels des autres, c'est la manière de réagir face à cette situation.

 

Pourquoi est-on confronté au trou de mémoire ?

 

Différentes circonstances peuvent expliquer pourquoi vous éprouvez un vide mental durant une allocution publique. Vous pourriez, par exemple, ressentir de la nervosité ou de l'anxiété face à l'assemblée. Vous pourriez vous concentrez sur un élément de votre discours au détriment des autres. Vous pourriez tout simplement manquiez d'entraînement et d'expérience.

 

Nous ne traitons évidemment pas ici les troubles de la mémoire et des symptômes qui seraient liés à une maladie à un traumatisme, à des problèmes neurologiques ou encore les troubles liés à l'âge et au vieillissement.

 

De manière générale, la peur du jugement est souvent la cause principale d'une défaillance de votre mémoire.

 

Comment gérer un trouble de la mémoire ?

 

La gestion d'un trou de mémoire se passe en 3 étapes :

  • la préparation : moins vous travaillerez en amont, plus vous serez stressé. Plus vous serez stressé, plus les troubles de la mémoire risquent de se manifester. On vise ici la maîtrise du texte et sa mémorisation.

  • L'anticipation : comment vais-je réagir si je ne me souvient pas de mon texte ?

  • L'action : comment vais-je me comporter lors de ma prise de parole si je suis victime d'une perte de mémoire.

 

La préparation

 

Surmonter ses croyances

 

Combien de fois n'ai-je pas entendu : je suis incapable d'apprendre un texte par coeur. C'est une croyance limitante. Une fausse vérité qui vous freine et peut entraîner des conséquences néfastes comme vous empêcher de prendre la parole avec votre plein potentiel. Cette limite est souvent héritée de l'éducation. Nous l'avons reçue de nos parents ou de nos professeurs. Peut-être avons-nous aussi vécu une mauvaise expérience qui a ancré cette conviction au plus profond de nous.

 

La première étape consiste à se défaire de ces croyances, différentes pour chacun d'entre nous. Nous sommes tous capables de mémoriser un texte.

 

Apprivoiser le stress et la nervosité

 

Parmi les 5 principales phobies dans le monde, l'angoisse de parler en public occupe la première place avec 19%. 75% de la population aurait peur de parler en public. Ce pourcentage serait monté jusqu'à 83% en 2019.

 

S'il n'existe pas de danger véritable lorsqu'on s'adresse à un public, l'idée d'oublier ses propos et d'être la risée de certains, est perçue comme une menace. Même si les probabilités qu'on se moque de vous sont faibles, cela peut déclencher une réaction de fuite, destinée à vous préserver, à vous garder en vie et en bonne condition physique.

 

Lorsque nous sommes nerveux, notre corps produit du cortisol, appelé l'hormone du stress. Il a également été démontré que le cortisol nuit à la mémoire et ne nous est pas d'un grand secours lorsque nous nous trouvons devant un auditoire.

 

La mauvaise nouvelle est qu'il est impossible de se débarrasser d'une certaine forme de stress ou de nervosité. Les deux sont salutaires et vont générer la dose d'adrénaline nécessaire pour performer et prendre la parole avec impact. Le souci se présente lorsqu'ils deviennent excessifs et menacent vos interventions.

 

Il est donc fondamental de les ramener à un niveau acceptable pour vous.

 

Il n'existe pas une méthode mais bien de nombreux outils pour gérer sa peur de s'exprimer devant un groupe. On peut citer : le sport, la promenade, la méditation, la visualisation positive. L'important est de tester et de garder ce qui vous convient.

Le plus important est aussi de réapprendre à bien respirer et à renforcer le diaphragme, un muscle essentiel dans toute prise de parole.

 

Maîtriser son texte et son sujet

 

Plus vous serez à l'aise avec votre texte, plus les chances de connaître des troubles de la mémoire seront minimes. Cela passe aussi par la maîtrise de votre sujet. Si vous faites une présentation sur une matière qui ne fait pas partie de vos compétences, vous serez automatiquement plus nerveux à l'idée de ne pouvoir répondre à toutes les questions. Cela va augmenter votre nervosité et les risques associés tel que le black-out le jour d'un grand rendez-vous.

 

Faut-il apprendre son texte par coeur ?

 

Il faut surtout apprendre à bien vous connaître. Les personnes dotées d'une bonne mémoire vont très vite connaître leur texte sur le bout des doigts. C'est aussi un danger. Celui de s'arrêter trop vite dans la préparation. Si vous êtes convaincus que votre présentation est récitée, c'est que vous n'êtes pas allés assez loin dans la préparation.

 

Il n'est pas indispensable d'apprendre votre texte mot par mot. Vous pouvez travailler avec des idées et les développer sur scène.

Il existe cependant des choses non négociables : vous devez maîtriser votre introduction, votre conclusion et vos transitions :

  • l'introduction, c'est votre première chance de faire bonne impression ;

  • la conclusion, c'est faire en sorte qu'on se souvienne de vous ;

  • les transitions, c'est passer d'un point à l'autre clairement et de manière fluide et démontrer que vous êtes à l'aise avec votre discours.

Attention aussi à votre temps d'intervention : si votre temps est limité et que vous ne maîtrisez pas bien votre texte, vous risquez de déborder et de ne pas avoir le temps de conclure et donc de passer à côté de l'objectif de votre présentation.

 

Limiter les idées

 

La plus grosse difficulté dans le processus d'élaboration d'un présentation, ce n'est pas d'écrire mais bien de faire le deuil d'un certain contenu. La tendance est toujours de vouloir en dire le plus possible en un minimum de temps. C'est une très grosse erreur. Les standards respectés par les professionnels de la prise de parole sont les suivants : une seule idée par intervention déclinée en trois points. Cela permet de ne pas vous éparpillez et d'avoir une structure claire facilement mémorisable pour vous et facilement compréhensible pour votre audience.

 

Anticiper le trou de mémoire

 

Le principe est ici est de savoir comment vous allez réagir si vous sentez que votre texte vous échappe. Allez-vous lire votre texte ? Allez-vous consulter des fiches. Allez-vous vous reposez sur vos facultés d'improvisation ?

On rejoint ici la question de la connaissance de son texte et de la maîtrise de son sujet. Plus vous serez expert dans une matière plus vous serez armé face aux troubles de la mémoire.

Il est évident également évident que plus vous prendrez la parole et plus vous aurez de l'expérience sur scène, plus vos facultés de rebondir seront aiguisées.

 

Les supports écrits

 

Lire son discours n'est pas une bonne idée. Bien lire un texte est compliqué et vous perdre en naturel et en authenticité. En revanche vous pouvez préparer des fiches ou une carte heuristique (carte mentale, mindmap en anglais) et vous y référer quand cela s'avère nécessaire.

Astuces de pro :

  • ne pas oublier les supports à la maison (très fréquent)

  • numéroter les pages pour éviter un stress supplémentaire sur scène si les fiches se mélangent

  • utiliser des dessins et des images. Le cerveau va associer une séquence à une image et se souvenir plus rapidement.

L'hygiène de vie

 

C'est une évidence ! Avant une présentation lors d'un événement il est important d'éviter la fatigue en privilégiant un nombre suffisant d'heure de sommeil. Pensez à boire beaucoup d'eau et à éviter l'alcool. Un petit verre avant de monter sur scène pourrait vous donner l'impression de vous détendre et de réduire votre stress. Cela peut aussi endommager vos facultés de concentration.

 

L'éloquence et les compétences en matière de présentation

 

On le répète, le trouble de la mémoire est lié au stress qui est lui-même lié à l'aisance sur scène. Si vous n'êtes pas à l'aise avec votre français, avec votre diction et avec votre articulation... Vous ajoutez un nouveau facteur de risque. Travailler son aisance vocale sur le long terme va aussi réduire les risques d'oubli.

 

Et si le trou le mémoire survient ? Comment réagir ?

 

Eviter de rester silencieux

 

Si vous restez muet trop longtemps, votre anxiété risque d'augmenter et celle du public, qui va se sentir mal pour vous, aussi.

Improviser peut-être dangereux. C'est ici que vous utiliserez une des phrases que vous aves préparées. Vous pouvez aussi, en fonction de vous public, jouer la carte de l'honnêteté. Cela vous rend humain.

 

Poser une question à l'audience

 

Elle peut-être rhétorique. L'orateur connaît la réponse et va laisser quelques secondes à l'audience pour réfléchir à la réponse. Cela permet de reprendre ses esprits.

La requête peut aussi générer de l'interaction avec l'assistance va elle donner un avis ou faire un demande qui vous permettra très certainement d'assoir votre légitimité, de confirmer vos compétences et de consulter vos fiches.

 

Maintenir le contact visuel

 

C'est une astuce utilisée par les professionnels. Le contact visuel confirme votre autorité et ne permet pas au stress qui pourrait survenir de s'installer.

Résumer ce qui vient d'être dit

 

Une autre technique est de résumer ce qui a été dit jusqu'ici. Cela vous permet de récupérer vos esprits et d'aller consulter vos notes si nécessaire.

Avoir un verre d'eau à portée de main

 

Vous verrez rarement un professionnel se lancer dans une prise de parole sans un micro et sans un verre d'eau. La fonction est double : hydrater les cordes vocales (fondamental) et jeter un oeil sur la structure par la même occasion.

 

Consulter ses notes

 

Prenez le soin de bien écrire, de numéroter vos pages, d'avoir une structure claire et surtout d'utiliser des couleurs pour pouvoir repérer directement où vous en êtes dans votre intervention.

Lâcher prise

 

L'erreur est humaine. La perfection n'existe pas. Viser le parfait va générer un stress supplémentaire qui pourrait aussi vous amener à perdre les pédales. La gestion émotionnelle joue aussi un rôle capitale dans la prise de parole en public.

Même si cela peut vous sembler stupide, faites confiance à votre corps et à vos neurones. Si vous restez calme, votre cerveau va très très vite retrouver ses esprits.

 

Lire aussi : lâcher-prise la clé du succès de toute prise de parole

 

Respirer

 

En situation de stress, notre rythme cardiaque va s'accélérer. Cela va provoquer des palpitations, des bouffées de chaleur et la voix risque de devenir tremblotante. Apprendre à bien respirer se fait en amont de la présentation. Une fois sur scène, vous pouvez recourir à la respiration dite de panique. Elle consiste à inspirer et expirer à 3 reprises. 1 ce n'est pas assez et 4 ce n'est pas nécessaire. Cela va ramener votre fréquence cardiaque à la normale. Vous pouvez pratiquer ces 3 respirations lorsque vous consulter vos notes, lorsque vous posez une question, lorsque vous buvez un verre d'eau et lorsque vous allez...

 

Utiliser le Flipchart

 

Le flipchart, le tableau blanc ou le paperboard est une arme redoutable en cas d'oubli de la suite de votre texte. Vous allez prendre de le temps de vous diriger vers le tableau, d'écrire quelque-chose. Tout cela avec sérénité. Vous laissez ainsi le temps à votre cerveau pour apporter une solution au problème.

 

Marquer des pauses

 

Enfin, sachez que ce qui va vous sembler une éternité, vous taire pendant 2, 3, 4 secondes va complètement passer inaperçu pour votre public. Cela va lui permettre de marquer une pause et de réfléchir, d'assimiler ce qui vient d'être dit. Le public aussi doit pouvoir respirer.

 

A ne pas faire !

 

Il est parfois plus facile d'expliquer ce qu'il ne faut surtout pas faire que l'inverse.

 

Se reposer sur sa Présentation visuelle

 

Quelle que soit le format utilisé (PPT, Keynote, Prez, notes notebook), se reposer sur sa présentation est à proscrire. Cela revient à marcher avec une béquille.

 

De trop nombreux orateurs écrivent leur texte sur leur support visuel afin de savoir de quoi ils doivent parler.

Cela présente deux inconvénients majeurs :

 

  1. cela manque souvent de fluidité et on ressent le doute chez le conférencier. Le délai de réaction pour enchaîner sur la suite de la présentation est long et décousu ;
  2. l'oeil va plus vite que l'oreille. Vos auditeurs vous liront toujours avant de vous écouter. Vous perdez terriblement en impact et risquez de devoir pédaler pour récupérer leur attention.

vous devez toujours maîtriser votre texte et votre présentation.

 

Astuce de pro :

  • adaptez vos slides à votre audience et supprimer les slides qui ne la concerne pas. Cela pourrait vous déstabiliser

Se reposer sur ses capacités d'improvisation

 

A moins de disposer d'un sens de la répartie inné ou d'une longue expérience, les capacités d'improvisation font souvent défaut en situation de stress et vous risqueriez de regretter longtemps que ce que vous avez dit.

On a souvent tendance à s'extasier devant les capacités d'improvisation de certaines personnes. Souvent la seule improvisation de l'orateur est de choisir la bonne réplique parmi une panoplie de phrases préparées. L'astuce est ici de préparer ce que vous allez dire ou faire si vous perdez le fil de vos idées.

 

Vous auto-flageler

 

Rien n'est grave dans le fait d'hésiter sur la suite de son discours. Cela arrive à tout le monde. Prenez le avec humour. Lors du debriefing, essayé de voir à quel moment le black-out est survenu et que mettre en place pour éviter que cela se reproduise.

 

Conclusion

 

Vous voilà armé pour des présentations fluides et remarquables. Etre à l'aise lors de vos présentations demandent un peu d'investissement et de temps. On peut aussi être très bon dans un domaine et moins à l'aise dans un autre. Si la prise de parole et l'oubli de votre texte est source de trop d'anxiété chez vous, pensez à vous faire accompagner et à répéter votre présentation avant le jour de l'événement devant un collègue, un ami ou un membre de votre entourage. Cela va vous aider à augmenter votre confiance avant l'événement et vous rassurer.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Ariane lambol (mercredi, 27 septembre 2023 11:50)

    Merci pour ce superbe article ��

Sabine Vandebroek | 00 32 478 27 80 96 | sabine@sabinevandebroek.com

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